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9 octobre 2013

Re : Message personnel

Chère Ann Radcliffe,

Effectivement, 25 pages avant la fin d'un livre qui en compte 672, c'est tout à fait le moment pour commencer à répondre à toutes les questions que je me pose depuis 3 semaines. (Ce n'est pas que ton livre ne m'intéressait pas, c'est juste qu'entre temps, j'ai commencé Arrow et Profilage et pouf, le temps.)

Bien à toi.

P.S. : Je crois que tu as quelques comptes à régler avec les Italiens et un problème avec les personnages masculins un peu stalkers sur les bords. Tu devrais en parler à quelqu'un.

4 octobre 2013

Message personnel

Chère Ann Radcliffe,

Il me reste 138 pages des Mystères d'Udolphe à lire et si, d'ici là, tu ne me dis pas ce qu'Emily a vu derrière ce foutu voile, je vais trouver ta tombe et j'aurai des questions.

Bien à toi.

28 septembre 2013

Tambour battant

Je suis sûre que je peux vous faire regretter le temps où je ne parlais que de séries télé. (C'est-à-dire il y a deux jours.)

"Comment ça va ?"
"J'ai eu mon premier cours de bodhràn, cette semaine !"

"Qu'est-ce que tu as fait de beau ?"
"J'ai eu mon premier cours de bodhràn !"

"Tu as des projets pour le week-end ?"
"Je vais faire du bodhràn !"

"J'imagine que vous avez des projets pour l'avenir ?" (Spéciale dédicace à ma banquière, provocatrice de crises existentielles mais on lui pardonne parce que mon inconscient a failli la tuer.)
"Je vais apprendre à jouer du bodhràn !"

"Alors, tu deviens quoi ?"
"J'ai commencé le bodhràn !"

"Tu as passé un bon week-end ?"
"Oui, parce que j'ai fait du bodhràn !"

"Et alors, comment vont les amours ?"
"Je m'en fous, je fais du bodhràn !"

"Tu veux quoi pour ton anniversaire ?"
"Une housse pour mon bodhràn !"

Tout pareil.
Juste à un moment, j'ai fait tomber mon stick au milieu d'un morceau, mais sinon, tout pareil.

Je vous laisse, je vais aller faire du bodhràn.

17 septembre 2013

L'exorciste

Dimanche : "J'ai rendez-vous avec ma banquière, mardi. Elle va essayer de me vendre des trucs. Ça me soûle, j'ai pas envie d'y aller."

Lundi : "Bonjour, je vous appelle parce que la personne avec qui vous aviez rendez-vous a eu un accident. Elle s'est cassé le cou, donc le rendez-vous de demain est annulé."

Sinon, cette histoire d'exorciste, ça devient assez urgent, parce que je crois que j'ai une connexion télépathique directe avec un démon des carrefours, roi des enfers ou autre esprit malin. Et il ne s'en prend plus qu'à mes ordinateurs.

(Merde, les mecs, qui a réveillé Crowley ?)

3 septembre 2013

Regrets

Dès l'instant où ma collègue m'a demandé ce que je voulais sous-titrer cette semaine, un documentaire sur le nucléaire ou Sexy Dance, et où j'ai répondu "le documentaire sur le nucléaire", je me suis demandé au bout de combien de temps j'allais regretter ma décision.

Ça a pris environ dix minutes.

16 août 2013

Oh tiens, une brêve

"L'acqua-toffana – aussi surnommée la "manne de saint Nicolas" car elle servait spécialement aux épouses désireuses de se débarrasser d'un mari gênant [...]"

Je crois que, des fois, ce que je préfère dans mon travail, ce sont les recherches.

13 août 2013

Brêve détachée

Je manque un peu de sommeil en ce moment. En tout cas, c'est la seule explication que j'aie trouvée pour justifier le fait que le prénom Wolfgang m'a donné envie de ricaner toute la journée de lundi parce que je suis une série avec des loups-garous et que Wolfgang, ben ça fait un gang de loups, donc une meute, comme dans Teen Wolf et... AHEM. Je ne pensais pas vraiment en arriver là en acceptant un documentaire sur Mozart. Au passage, je trouve que ma collègue de bureau a choisi de s'absenter pendant six mois à un moment tout à fait opportun.

Par ailleurs, je blâme également totalement le manque de sommeil (et le fait que toutes les séries que je suis ont décidé de s'acharner sur mes personnages préférés qui n'avaient rien demandé, et qu'accessoirement, je viens de finir The Walking Dead dont l'intrigue pourrait se résumer par : "Tu crois que la situation ne peut pas empirer ? Oooooh, mais si, tiens, regarde.") pour le fait que quand la voix off a annoncé que Mozart venait de se faire briser le cœur pour la première fois par une fille dont je n'avais jamais entendu parlé (oh, et il y a 300 ans, aussi), j'étais prête à sortir le katana pour aller lui refaire le portrait, non mais sale pute.

Sinon, je trouve que je gère plutôt bien mes problèmes de détachement.


1 août 2013

Brêve estivale

Mes collègues parisiens savent parfaitement mettre en avant les atouts de leur ville.
Pour preuve, hier, au pot de départ des stagiaires qui repartaient dans leurs régions respectives, ils ont tenté de les convaincre de rester en arguant, je cite :
"Vous verrez, pendant le mois d'août à Paris, y a personne !"
"Vous pourrez vous asseoir dans le métro."
"Hé même, encore mieux, vous pourrez choisir votre place !"

Et ça, si c'est pas de l'argument blindé pour venir vivre à Paris, je ne sais pas ce qu'il vous faut.


21 juillet 2013

Brêve professionnelle

Mon travail est plutôt varié. C'est parfois un avantage, parfois la pire des malédictions.

Je pensais sincèrement avoir touché le fond en termes de programmes chiants à sous-titrer le jour où j'ai dû me farcir les championnats du monde de catch et un concert de Madonna.

Et puis, un vendredi soir, pour dépanner une copine et sans trop savoir dans quoi je m'engageais, j'ai dit "oui" à des vidéos sur les stratégies marketing et l'état du marché asiatique des traitements pour les troubles respiratoires du sommeil.

Tout pareil.

18 juillet 2013

Brêve

"Comment, tu es à Paris et tu n'es pas allée à l'expo Machin, le concert de Bidule, la manifestation unetelle, cet évènement qui implique de te retrouver en pleine chaleur au milieu de milliers de personnes ?"

Non.
Mais je t'en prie, tu as tout loisir de déménager à Paris et faire tous ces trucs que tu as l'air de trouver incroyablement cool.
Moi, je vais aller finir la saison deux d'Ugly Betty et revoir Cyrano de Bergerac, mais joué par une troupe différente, et tu n'es pas invité.

12 juillet 2013

La ville aux mille awards

Il semblerait que les Irlandais aient des problèmes d'ego.

Sans vouloir prétendre qu'une semaine à Dublin ait fait de moi une spécialiste des Irlandais, ma coloc et moi-même avons tout de même eu l'occasion de constater à de (très) nombreuses reprises que, là-bas, si tu n'es pas associé à un superlatif quelconque ou si tu n'as pas reçu au moins eu un prix (ou douze) dans les cinq dernières années, n'essaie même pas de faire des affaires.

Logées dans la quatrième meilleure auberge d'Irlande dans la ville du plus vieux pub d'Irlande, nous avons déjeuné dans un pub ayant remporté, entre autres, le "James Joyce Pub Award", puisqu'apparemment c'est un truc qui existe, avant de suivre la visite guidée primée de la prison de Kilmainham et de rejoindre l'excursion élue numéro un par je-sais-même-plus-qui-sérieusement dans le comté de Wicklow.
Au passage, nous avons pu aussi croiser les meilleurs bœuf/ailes de poulet/café/bière/moulin/porte-clé en forme de trèfle de la ville/d'Irlande/du monde/du temps et de l'espace.

Bien sûr qu'on va en profiter pour replacer qu'on est la ville de James Joyce

Tu as vu, j'ai des awards. Maintenant, viens dépenser ton argent chez moi.

Même que des fois, ça en deviendrait presque un peu ridicule :

Il fait une pièce. Pour donner une idée, le premier pub dans lequel on est entrées, on s'est perdues en allant aux toilettes.

24 juin 2013

Et c'est qui, l'alpha, maintenant ?

Ma vie en ce moment se résume un peu à regarder des séries, à parler de séries, à attendre des séries (la première saison de Hannibal est finie et c'est horrible. Horrible), à penser à des séries et à ricaner toute seule en pensant que la semaine prochaine, je serai à Dublin, alors j'écris sur ce que je connais (les séries, donc. Pas Dublin).

Vas-y, tu me juges pas, Derek, t'es pas ma mère. Ceci était un gif gratuit de Derek Hale. Poursuivons.

Dans le monde des séries, il y en a qui se vendent toutes seules, qui ont un pitch d'enfer, des références qui font rêver, un bouche-à-oreille de malade, qui brillent d'avance par leur intelligence, etc.
Et puis, il y a Teen Wolf.

Je ne pense pas trop me tromper en disant que personne (ou peu de gens. Genre très peu) ne commence à regarder cette série vraiment sérieusement. Teen Wolf, c'est un peu ton pote qui part dans la vie avec un max de handicaps (c'est bon, on en a tous un).
La série est produite par MTV, elle parle d'un groupe de lycéens, joués par des acteurs bien trop âgés pour être crédibles dans cette tranche d'âge comme toutes les séries qui se passent au lycée aujourd'hui (n'est-ce pas, Glee ?), qui deviennent des loups-garous, elle s'appelle Teen Wolf, ce qui n'aide pas non plus et son générique, c'est un peu la blague du siècle qui ne cessera jamais de me faire mourir de rire, même après trois saisons.

Non mais sérieusement, tu fais confiance à ça, toi ?

Et pourtant, et pourtant.
Malgré son manque d'atouts apparent, nombreux sont ceux qui ont commencé à la regarder pour s'occuper un été et pouvoir se gausser un peu aux dépens d'une série qui s'annonçait complètement bidon et qui maintenant vendraient père et mère pour un nouvel épisode (tu ne verras jamais ma petite danse de la joie célébrant l'arrivée de la saison trois mais je te laisse utiliser ton imagination).
Après quelques épisodes, tu réalises rapidement qu'en fait, cette série a un énorme potentiel pour se transformer de grosse blague en très bonne série. (Bon, sauf pour son générique. Et les effets spéciaux. Les effets spéciaux sont encore plus une blague que le générique, c'est pour te dire, et ils ont la particularité de devenir de plus en plus mauvais avec les saisons. C'est parce qu'ils ont dépensé tout leur budget en vestes de cuir. Bref.) Et c'est précisément ce qu'elle fait.

Il faut dire qu'elle peut compter sur un casting en béton (un peu comme les abdos de ses personnages masculins, héhéhé. Ahem) et des intrigues très bien construites et plutôt imprévisibles, ce qui est un changement pas désagréable par rapport à beaucoup d'autres séries (d'ailleurs, je n'ai toujours pas tout compris à ce qui s'était passé dans la saison deux mais ce qui est sûr, c'est que je ne m'y attendais pas). Les personnages évoluent pour de vrai, de façon complètement réaliste et on leur découvre régulièrement des profondeurs insoupçonnées qui font que, un jour, ça te fait bien suer de voir mourir ce personnage que tu haïssais depuis une saison (sauf Kate et Gerard. Qu'ils brûlent pour toujours en enfer, torturés par Alastair, ces deux-là). Elle a aussi un don pour bouleverser les codes traditionnels de la série pour ados. Par exemple, et pour n'en citer qu'un, son héros est quand même un crétin fini, disons les choses comme elles sont et tous les spectateurs sont d'accord sur ce point (même s'il s'est amélioré dernièrement)(il a appris le mot "éphémère")(évolution, je te dis).

C'est Stiles qui le dit, donc c'est vrai

Résultat, un jour, tu n'y coupes pas, tu commences à te dire que Derek te fait un peu flipper en fait (avant de réaliser que ce n'est finalement qu'un gros chaton qui aurait bien besoin d'amour, après quoi, tu veux juste lui faire un câlin, avec le tee-shirt en option), tu crains un peu pour la vie de tout le monde, tu rêves de coller une flèche entre les deux yeux d'une partie de la famille Argent, tu ne serais pas contre te réveiller un matin et être devenue Lydia (sans le côté "J'ai ressuscité un loup-garou psychopathe", si possible) et tu tombes un peu amoureuse de Stiles (ou inversement proportionnel selon tes préférences).

Et puis, cette série a Dylan O'Brien et la famille Stilinski et si tu ne voues pas un culte aux deux, tu as tort et c'est tout.

Stilinski, badass de père en fils
 Accessoirement, elle a aussi Isaac et tout ce que j'ai à dire sur le sujet, c'est :

(Si tu n'as pas des arcs-en-ciel qui t'explosent dans le cœur face à ce sourire, c'est que tu n'en as pas)(de cœur)
Et je te laisse avec la meilleure fanvid de tous les temps, créée pour une série qui le vaut bien, à savoir : quand Teen Wolf rencontre Disney.

Ou comment ne plus jamais pouvoir s'ôter de la tête que Peter Hale est en fait Scar et Derek, Ursula (juste pour info, attention, il y a un peu de sang)

20 juin 2013

Courrier du cœur

"Demander à ma tête actuelle d'expliquer son propre fonctionnement est aussi vain que de composer votre propre numéro sur votre téléphone : dans les deux cas, cela sonnera occupé."
Nick Hornby, Vous descendez ?

Cher Nick Hornby,

Tu ne me connais pas. Je fais partie de la légion anonyme des lecteurs.
La seule relation existant entre nous a été le paiement de quelques euros, l'inscription de mon numéro de carte bancaire sur Amazon, l'argent de certains de mes proches qui parfois ont voulu me faire plaisir pour Noël et en échange de quoi on m'a tendu ou envoyé un de tes livres.
Tu as fait ton trou durablement dans ma bibliothèque il y a quelques années déjà. Mes parents ont tout fait pour me donner le plus tôt possible l'amour de la lecture et ça a marché. Depuis l'âge où ils nous lisaient les aventures de Léo et Popi à celui où j'ai pu choisir quoi lire, quand et comment, je n'ai pas arrêté ou très brièvement. Une année, j'aimerais me souvenir comment, j'aimerais me rappeler pourquoi, je me suis retrouvée avec La Bonté : mode d'emploi entre les mains. J'étais au lycée. C'est longtemps resté mon livre préféré. Jusqu'à ce que je lise Vous descendez ?, en fait. Il a alors pris sa place, jusqu'à ce que lise Housekeeping Vs The Dirt. Pour rester à la tête du classement, tu n'as à te battre que contre toi-même. Quand j'ai voulu commencer à lire des romans en anglais, c'est par les tiens que j'ai attaqués. Aujourd'hui, ils occupent la plus grande partie de ma bibliothèque et je me plais à penser que ce premier choix n'y est pas pour rien.

Un jour, tu m'as fait lire un livre sur le football. En entier. Sur le football. Un essai. Sur le football. Moi. Et j'ai ri. Et j'ai acheté tes autres livres après. Un livre sur le football. Sur l'échelle de l'improbable, on atteint des niveaux assez hauts.
Il y a d'autres écrivains qui m'ont apporté beaucoup et si je devais les citer Maeve Binchy, Agatha Christie, John Green, Alexandre McCall Smith, Racine, Edmond Rostand et la comtesse de Ségur te tiendraient compagnie au sommet du classement. Tes chroniques existentialo-littéraires, quant à elles, ont fait énormément pour moi, que ce soit dans ma relation avec les livres ou dans la vie en général. Mais tu as été le premier auteur à vraiment compter pour moi et à continuer à m'importer, malgré les années, malgré tous les changements par lesquels je suis passée (et il y en a eu).

Alors que j'étais sans nouvelles depuis Juliet, Naked, un soir, il n'y a pas très longtemps, après avoir fini un roman un peu décevant, j'ai pris le dernier volume de tes articles au Believer récemment découvert par hasard sur Internet, aussitôt commandé et fraîchement reçu, et je l'ai entamé. Pardonne-moi cet emploi de l'expression la plus cliché de la terre, mais c'était comme rentrer chez soi. Plus exactement, c'était comme rentrer dans un appartement douillet après une longue journée pluvieuse. C'était comme tremper ses lèvres dans une tasse de thé parfumée quand on n'a pas le moral. C'était comme enfoncer ses pieds dans le sable chaud pour la première fois de la saison.

Et pour ça, merci.

Veuille agréer l'expression de toute mon admiration et de ma gratitude.

18 juin 2013

Humeur (un haiku)

Je m'ennuie un peu
Je m'ennuie extrêmement
Je m'ennuie beaucoup

12 juin 2013

Brêve professionnelle

Qu'on ne vienne pas me dire que mon travail est ennuyeux.

J'ai écrit ce sous-titre hier et j'en ricane encore.


3 juin 2013

Brêve naïve, 2e partie

Je ne vis pas très bien l'espèce de fascination morbide que j'ai pour la série Hannibal depuis quelques jours. (Série qui est très bien, au demeurant, pour peu qu'on ait l'estomac un minimum accroché.)(Et de ce point de vue là, huit saisons de Supernatural n'ont pas été inutiles.) Du coup, mon monologue intérieur, qui tient à croire que tout va bien et rien n'est dégueulasse, a tendance à ressembler un peu à ceci :

"Non, mais là, il a dit qu'il leur servait du bœuf, c'est forcément du bœuf, hein ? Il va pas leur servir de la viande humaine, quand même ? Il vient de le dire lui-même, que c'était du bœuf (et les tueurs en série cannibales, ça ne ment jamais, c'est bien connu). Je suis sûre que c'est pas de l'humain. Ces cadavres retrouvés à qui ils manquent des organes, c'est forcément une coïncidence. Mais quand même, dans le doute, Jack, repose cette fourchette. Non, ne mange pas ça. Non... Zut, trop tard. Non, Will, pose... Oh, Freddie mange une salade. C'est bien, ça, une salade. Il ne peut pas y avoir de l'humain dans une salade."




"... Eh merde."

Et bon appétit, bien sûr.

31 mai 2013

Eternal life is super fun

Laisse-moi te parler de mon amour pour The Book of Mormon.
(Je précise direct que je parle bien de la comédie musicale, pas du livre.)(On sait jamais.)(Je n'ai pas eu d'épiphanie spirituelle récemment, je l'avoue.)(À part que j'offrirais volontiers mon âme à Dean, Liam, Crowley, Lucifer ou Elder McKinley s'ils me la demandaient mais là n'est pas le sujet.)
Y a des spoilers mais de toute façon, tu vas pas me croire. Et en plus, si tu vas la voir sans moi, je te tue. (Je regarde Hannibal maintenant, je suis passée pro en meurtre.)

C’est l’histoire de deux jeunes mormons (Elder Price et Elder Cunningham) fraîchement émoulus de leur camp d’entraînement dans l’Utah, envoyés en mission en Ouganda. Partis avec plein d’idéaux et de motivation, ils réalisent rapidement et par le biais de quelques expériences pas extrêmement sympathiques que les villageois qui les accueillent ont légèrement d’autres problèmes que de se convertir, là, tout de suite. En cadeau, un petit aperçu. Tu as le droit de passer mais c'est dommage.
Hello (C'est pas moi qui te dis bonjour, c'est le titre.)

Les comédiens sont fantastiques.
Ce n’est pas tout le monde qui peut être crédible en jeune mormon idéaliste affirmant à un impitoyable et terrifiant général ougandais : « I believe that in 1978, God changed his mind about black people » avant de se faire enfoncer son Livre de Mormon à un endroit que la décence m’interdit de citer. (J'ai peut-être oublié de préciser que les créateurs de South Park en sont à l'origine. Maintenant, tu sais.) Je ne te parle même pas de la voix de Elder Price sur la dernière note de "I Believe", des frissons que me collent "Sal Tlay Ka Siti" ou de Elder Cunningham qui se prend pour Bono. Et Elder McKinley mériterait une lettre d'amour à lui tout seul.


 (Elder McKinley qui n'a aucun problème à résoudre avec sa sexualité. Aucun.)

Je me suis marrée pendant deux heures (hormis deux ou trois petits moments moins rigolos quand même).
Alors, oui, bon, c'est vrai, ce n'est pas toujours de l'humour qui vole très haut (South Park, tout ça). Mais il faut bien le dire, ils peuvent se le permettre parce qu'à côté des blagues un peu potaches, il y a une vraie profondeur à toute cette histoire. Et oui, elles m'ont fait mourir de rire quand même. Je me rappelle d'ailleurs très bien des fous rires que j'ai piqués les premières fois que j'ai écouté les musiques en ne comprenant pas du tout ce qui se passait mais sérieusement, il a bien dit ce que je crois qu'il a dit ? (Dans 98 % des cas, la réponse était oui. Le reste du temps, c'était encore pire que ce que je croyais avoir entendu.)

Une vision saine et réaliste de l'Afrique
Les musiques sont parfaites.
Certes, je peux être bon public, surtout quand il s'agit de comédies musicales, mais j'ai quand même passé énormément de temps à écouter celle-ci. Je ne compte plus les soirées passées (attention, c'est la page j'ai trop une vie de fou, tu ne devineras jamais ce que je fais le samedi soir) à entonner de toute ma conviction d'athée "I Believe" à mon plafond, à inventer des chorégraphies (non, tu peux pas voir) sur "Tomorrow is a Latter Day" et à essayer de convaincre Bob de me faire son coming-out à coup de "Turn It Off". Qui plus est, maintenant que je sais exactement de quoi elle parle (le contexte, c'est merveilleux), je suis en mesure d'affirmer que "Sal Tlay Ka Siti" est une des plus belles chansons que je connaisse, sous ses airs badins.


I Believe - Andrew Rannels (ou comment je suis tombée amoureuse d'une comédie musicale.)

Le spectacle tout entier a été conçu sous l’influence de quelque substance illicite.
Les chorégraphies sont magnifiquement ridicules, la mise en scène est magique et je ne te parle même pas des guest stars surprises (spoiler alert : à un moment, il y a Dark Vador.)(Oui, oui.) Je ne sais pas par où commencer. Entre la vision de l'Afrique des petits mormons qui n'ont jamais quitté l'Utah, au rideau qui se lève sur un Ouganda traversé par un bonhomme qui traîne une carcasse d'âne, parce que pourquoi pas, à l'intervention de divers personnages de fictions dans l'imaginaire d'Elder Cunningham en passant par le rêve infernal mormonique d'Elder Price où se croisent Gengis Khan et des gobelets Starbucks, ils sont tous déchirés. TOUS.

Bonjour, nous sommes une comédie musicale sur les mormons.
Mais surtout, c’est brillant.
Derrière la déconnade et l’absolument politiquement incorrect, il y a un vrai message très joliment développé. Outre la réalisation un peu violente d'Elder Price qui découvre que : "L'Afrique, c'est pas du tout comme dans Le Roi lion !", tout le monde a un peu son lot d'épiphanies. Elder Cunninghm réalise qu'il n'est pas obligé de toujours suivre mais qu'il peut aussi être un leader, Elder Price comprend que ce n'est peut-être pas lui le héros de cette histoire, Nabulungi découvre que le paradis qu'elle recherchait n'est pas là où elle le croyait, les missionnaires prennent conscience qu'il y a plus important qu'un nombre de baptêmes en bas d'un rapport au président de la mission, etc. Et là où on pourrait voir d'abord de l'antireligieusisme (antireligionisme ?) primaire, le spectacle a été qualifié de "lettre d'amour d'un athée à la religion" et ça le définit assez bien. (Quitte à utiliser des qualificatifs en "anti", il est carrément plus antiaméricain qu'antireligieux.) Toute l'histoire repose en fait sur l'idée que, une fois sortie des principes et paraboles rigides et archaïques, quand elle prend la peine de s'adapter à chacun et que chacun se l'approprie, c'est là que la religion peut vraiment sauver des vies.
(T'as vu, y a un message et tout.)

Plus on est de fous, plus on peut sortir la choré qui tue.

Brêve naïve

Ça regarde une série avec un tueur en série cannibale et après, ça s'étonne de trouver qu'il y a quand même quelques scènes écœurantes.

26 mai 2013

Retour aux sources ?

Entraîne tes parents (ou fais-toi entraîner) au fest-noz Plantec (électro)-IMG (ska/reggae)-Ramoneurs de menhirs (punk) le plus proche.

Sur place, rassure tes parents en leur promettant que non, nous ne serons pas les seuls non punks de la salle (et fais coucou aux Ramoneurs de menhir qui pique-niquent en passant).

Prends une minute pour te remémorer le temps où tu côtoyais ce public dans la fosse de salles de concert ou sur les places angevines quand arrivait le printemps.

Observe d’un œil goguenard ta mère danser l’an dro à côté d’un métalleux chevelu.

Respire l’odeur de beu au bord de la scène, mais pas trop longtemps non plus, on n'est pas là pour ça.

Mélange bien, profite, rigole un peu et secoue tes cheveux en rythme parce qu’on ne retrouve pas tous les jours ses vingt ans.

Recueille les impressions de tes parents à la sortie, à droite après le troupeau de fumeurs : « Je n’ai pas l’habitude de côtoyer cette faune-là ! »

Bonus : laisse ta mère coite en affirmant d’un ton assuré : « J’aime bien IMG, mais je préfère quand même la deuxième moitié de leur set, plus ska, que leurs nouveaux morceaux qui font un peu plus punk. » (Ma mère a une vision floue de ce qu’est le punk (encore plus que moi, je veux dire) et je pense qu’elle n’a même pas conscience de l’existence du mot « ska ».)

 Plantec - Dañs kef

20 mai 2013

Something Incredible

Non, bien sûr que je ne suis pas allée à Londres uniquement pour satisfaire la fangirl qui est en moi (et manger des crumpets).

Non,


vraiment


pas


du


tout.
 

30 avril 2013

Le retour (un haiku)

Paris, dans la nuit
La tour montre le chemin
Va vite, il est tard

(C'est même plus de la récurrence, là. On dirait presque que je le fais exprès.)

21 avril 2013

Observer, appliquer

Or donc, récemment, je me suis mise à regarder Supernatural.

Outre le fait que maintenant, j'ai peur d'à peu près tout (les lacs, les miroirs, les ascenseurs, les hôpitaux psychiatriques abandonnés, tout ça...), j'ai aussi vu mourir pas mal (euphémisme) de personnages de façon très diverses et très variées.

Autant dire que si mon abruti de voisin persiste à déconner avec sa musique de merde à toute heure du jour et de la nuit, je suis plutôt assurée de trouver une façon assez créative et douloureuse de lui faire regretter ses choix de vie.

D'ailleurs, ça fait quelques saisons que je me demande ce que ça ferait, de couvrir de sel puis de brûler autre chose que les os d'un esprit en colère.
Et j'ai du sel de Cancale plein ma cuisine et des allumettes dans une boîte quelque part.

19 avril 2013

L'homme est un loup pour l'homme, ou Le Repas des fauves

Tout à l'heure, quand j'ai dit à ma mère que j'allais au théâtre ce soir, après avoir entendu que la pièce s'appelait "Le Repas des fauves", elle m'a fait remarquer :
"Oh, ça doit être dur, non ? Avec un titre pareil, ça se passe pas pendant la guerre ou quelque chose comme ça ?"

Ne sachant de la pièce que la date et l'horaire puisque j'avais pris ma place à l'ouverture de la billetterie l'été dernier et le choix de pièces étant limité à Montrouge, j'ai simplement répondu qu'elle passait au centre culturel de Montrouge donc qu'elle devait être tout public.

Une fois de plus, on voit bien que le cerveau de la famille, ça n'a jamais été moi et que ma mère (comme beaucoup de monde) a bien plus de jugeote et de logique que moi.

La pièce se passe pendant l'occupation. Au cours d'un dîner d'anniversaire réunissant sept amis, deux officiers allemands sont abattus sous les fenêtres de l'appartement où ont lieu les festivités. Un des officiers de la Gestapo qui a aussitôt investi l'immeuble donne deux heures aux occupants (ce jeu de mot est bien involontaire) des lieux pour désigner parmi eux deux otages en rétribution du meurtre. S'ensuit alors une descente aux enfers où ceux qui se disent amis s'abaissent à tout, vraiment tout, pour tenter de sauver leur peau. Les caractères se dévoilent, les petites lâchetés deviennent des grandes, on, pense qu'il est impossible de tomber plus bas et on se trompe toujours. Le pire, c'est probablement qu'on rit. Pas seulement, bien sûr. On tremble beaucoup aussi et la plupart du temps, on attend et on guette celui qui flanchera, celui qui cèdera et peut-être, se sacrifiera. Mais assez régulièrement, oui, on rit. Et pas seulement au début, quand les personnages sont toujours insouciants, bien trop pour une période de guerre d'ailleurs, qu'ils sont là pour célébrer et qu'ils s'amusent. Non. On rit de l'absurdité de la situation, des tentatives de plus en plus cyniques, malsaines de condamner les autres pour ne pas mourir, des bassesses que peut atteindre l'homme acculé, des révélations qui fleurissent, on rit parce qu'on ne peut pas faire autrement, pour mettre de la distance entre eux et nous, parce qu'on ne veut pas être comme eux.

On rit parce que ce n'est jamais très agréable de se retrouver face à soi-même.

"Je préférerais être un nazi vivant qu'un Français mort."

12 avril 2013

Idée stupide n°517

J'ai l'étrange sensation de n'avoir que de vagues souvenirs de la partie de L'Ecume des jours que j'ai lue quand j'avais 39 de fièvre.
Je me demande bien pourquoi.

7 avril 2013

Voir Paris et (ne pas) mourir

Après un certain nombre de trajets à vélo dans Paris, suffisamment pour ne plus me perdre aussi souvent et avoir nettement moins peur de mourir à tous les carrefours, j'ai appris quelques trucs utiles pour se fondre dans la circulation parisienne et en sortir indemne physiquement et psychologiquement. Ou à peu près.
  1. Ce n'est valable que si on habite Montrouge, malheureusement, mais si tu sais aller et revenir de Montparnasse, tu as vachement moins de chances de te perdre. (Bien sûr que ça ne marche qu'à condition de ne pas partir dans la direction complètement opposée à Montparnasse à la base pour aller se mettre au fin fond du 5e arrondissement. Par exemple. Au hasard. Toute ressemblance avec des faits réels est purement fortuite. Plus fortuite, tu meurs.)
  2. Une selle de Vélib bien réglée, ça fait tout. Un jour, tu me remercieras.
  3. C'est mieux aussi quand le Vélib a deux pédales, idéalement. De rien.
  4.  Ne pas se contenter de jeter un œil à son plan avant de partir en se disant "Ah ouais, c'est facile, c'est une ligne droite en passant par le boulevard Saint-Michel" mais regarder plus en détail la direction à prendre et retenir quelques noms de rues clé, ça aide. (Parce qu'on a beau dire, s'il s'avère que le boulevard Saint-Michel est en sens interdit et que tu te retrouves sur une ligne droite différente, ça marche beaucoup moins bien.)(Ressemblance fortuite, tout ça, toujours, bien sûr.)
  5. Se perdre monumentalement et très bêtement une fois sur un trajet qui avait l'air d'une simplicité enfantine (une ligne droite en passant par Saint-Michel, toujours par exemple), ça apprend quelques bonnes leçons de base.
  6. Des fois, il y a des gens cool, même dans les rues de Paris qui te laissent passer et ne tentent pas de te tuer par tous les moyens. Je te jure. J'en ai croisé un, une fois. Ça a illuminé ma semaine.
  7. Aller dans le 1er arrondissement en vélo depuis Montrouge, c'est un peu le trajet de la classe où tu passes devant pléthore de repères touristiques et si tu es pas en pleine heure de pointe et que tu es tombée sur la journée ensoleillée du mois, tu peux même admirer le soleil illuminant Notre-Dame sur ta droite entre deux taxis.
  8. Notre-Dame est très belle, mais regarde devant toi quand même, il y a un bus, là.
  9. Doubler un bus, même à l'arrêt, est rarement une bonne idée. Ils redémarrent toujours quand tu es en plein milieu et tu l'as dans l'os de te faire coincer entre les voitures et ce salaud de bus. Et après tout, tu n'es qu'un homme car tu roules moins vite que le bus (J'assume totalement cette référence).
  10.  Dans Paris, quel que soit ton moyen de transport et j'irais jusqu'à dire quel que soit le contexte, tout est dans l'esbroufe. Il suffit d'avoir l'air sûr de soi, peu importe à quel point tu trembles intérieurement, à quel point tu es perdu ou à quel point le bus en face de toi a l'air menaçant. Tant que le code de la route est avec toi (engueulez-moi autant que vous voulez, passants, griller un feu rouge en vélo, c'est mal et c'est dangereux et c'est tout) et que les autres usagers n'ont pas décidé de jouer les connards en forçant le passage, vas-y et tu as 95 % de chances que ça passe. J'ai envoyé paître des bus comme ça. En vrai. Moi qui n'osais pas m'aventurer de l'autre côté du périph il y a six mois.
 
La Complainte de l'heure de pointe.
Maintenant, toi aussi, tu peux te la jouer Joe Dassin dans les rues de Paris.