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29 février 2012

De choix et de hasards

Ma vie actuelle semblerait tellement improbable à mon moi enfant et ado (que nous appellerons Claire, parce que… elle s’appelait Claire).

J'ai dû mal à imaginer où j’en serais si Claire n'avait pas été aussi têtue, peureuse, faible et obstinée à ne rien faire qui ressemble de près ou de loin à ce que faisait son grand frère.

Déjà, je me demande ce qu’il se serait passé si je n’avais pas été terrifiée par les grands de CM2 et si j’avais accepté de sauter le CM1.

Et si j’avais accepté les résultats de ce que je n’ai su que bien plus tard être un test de QI et que j’avais, comme mon frère, fait le collège en 3 ans à l’Immaculée Conception ?

Et si mes parents avaient renoncé, face à mes protestations, à me mettre en classe d’anglais intensif puis européenne pendant tout le collège ? Sachant que ce sont précisément ces cours qui m’ont fait aimer l’anglais, les 6 dernières années prennent un tout nouveau sens si on exclut ce facteur de l’équation.

Et si le théâtre n’avait pas été si important pour moi et que j’avais été à David d’Angers au lycée plutôt qu’à Saint-Martin ?

Et si, prise dans le dilemme de l’orientation en fin de seconde, j’avais opté pour le second choix dans la balance et que j’avais fait S, ce qui aurait pertinemment pu arriver ?

Et si j’avais cédé à mon père en allant faire une prépa éco après le bac, quand je ne savais pas du tout quoi faire de ma vie ? Au lieu de perdre un an à ne faire pour ainsi dire rien, j’aurais perdu un an à bosser comme une malade des matières qui ne m’intéressaient pas.

Et si j’avais cédé à une autre des idées qui m’ont traversé la tête au lycée, quand je ne savais absolument pas quoi faire de ma vie ? Si j’avais choisi des études de com, éducatrice de jeunes enfants ou professeur des écoles ?

Et si j’étais partie faire du théâtre pour de vrai ?

Et si l’anglais ne m’avait pas manqué profondément en un semestre de droit et que je n’étais pas finalement partie en fac de langues sans plus d’idée de ce que je pourrais en faire, et bien qu’ayant affirmé haut et fort à qui voulait l’entendre que « J’aime l’anglais mais je ne veux pas en faire mon métier » ?

Et Paris ? Jamais, à aucun moment de ma vie, il n’a été question de vivre à Paris.

D'une certaine façon, j'ai le sentiment que je ne devrais pas être là. Je devrais faire des sciences quelque part ailleurs ou m'occuper d'enfants en difficulté.

Je me demande ce que penserait Claire en sachant qu’il aura fallu 24 ans pour que je sois heureuse, en faisant un métier que je n’aurais jamais imaginé, dans une ville que j’ai toujours cru détester.

28 février 2012

Communication interne

Jeudi :
"Tu sais qu'on a une réunion en début de semaine prochaine pour les nouveaux horaires ?"
"Ah bon ? Je savais pas."
"J'étais dans la pièce quand Amélie l'a dit à Morgane et Alice."
"Ah ? Mais personne te l'a dit directement ?"
"Non, j'étais juste là."

Vendredi :
"Apparemment, la réunion, ce serait lundi."
"Qui est-ce qui te l'a dit ?"
"C'est Marine. Sibylle lui a dit que c'était peut-être lundi."
"Mais aucun responsable a confirmé ?"
"Non."

Lundi :
"Et sinon la réunion, on a des nouvelles ?"
"Gaëlle a demandé à Sibylle et je crois qu'elle a confirmé que c'était aujourd'hui. Mais apparemment, ça va plutôt être demain, en fait."

Un jour, dans cette boîte, un jour, peut-être, on arrivera à avoir des informations claires, précises et provenant directement de la source et pas un ouï-dire qui sera passé par toutes les sous-titreuses.
Un jour, mais pas cette semaine, apparemment.
C'est pas non plus comme si nos nouveaux horaires nous concernaient directement.
Ah, mais en fait...

27 février 2012

Pensées éparses

Des fois, à 1h du mat', tu décides que tu es trop fatiguée pour continuer à lire La's Orchestra Saves The World, mais apparemment pas assez pour t'endormir.

Du coup, tu rallumes ton ordinateur et découvres qu'il se passe des choses sur Internet.

Il paraît que c'est les Oscars, Darren Criss a chanté avec Kermit la grenouille, les Sherlockians de Tumblr sont tous à la recherche de Benedict Cumberbatch et les Oscars n'ont en fait aucun intérêt puisque To A Stranger n'y est pas vraiment nominé. (Peut-être parce que ce n'est pas un vrai film. C'est pour ça.)

C'est comme ça qu'on finit à 2h du mat' à regarder des épisodes de "My Drunk Kitchen" quand tu es censée être debout dans 4h30.

Il devrait y avoir un filtre anti-postage insomniaque sur Blogspot.

25 février 2012

Life's too short to even care at all

Spoiler alert pour la saison 3 de Glee.

S'il est une constante dans ma vie de fan, et dans ma vie tout court, c'est que je prends les séries très au sérieux. Quiconque a suivi ce blog ce dernier mois a pu le constater, quiconque me connaît un minimum pourra le confirmer et ma mère pourra lever les yeux au ciel et dire que c'est un doux euphémisme. (Si on considère qu'elle m'a raconté le tout dernier épisode d'Urgences par téléphone et qu'elle a joué avec moi à "Comparons la campagne électorale d'Obama à celle de Santos dans A la maison blanche", elle peut parler.)

La semaine dernière, j'ai déclaré devant témoin que j'arrêtais Glee définitivement (j'ai les archives MSN pour le prouver). J'ai subi 2 saisons et demi avec trop de personnages et d'histoires dont je n'avais que faire et pas assez de Kurt et Blaine et d'histoires bien écrites et raisonnables. Ca commençait à bien faire.
(Il est vrai cependant que l'arrivée du personnage de Blaine, joué par Darren Criss, avait constitué un attrait difficile à ignorer. Je reste humaine, merci.)

Malheureusement, je suis sur Tumblr et Twitter, et du coup j'ai entendu cette chanson et j'ai vu qu'on annonçait un épisode "qui allait tout changer" et un cliffhanger dramatique (LOL.)(Pardon.)(Être fan de Sherlock a tendance à redéfinir ton idée du cliffhanger.) et mercredi matin, je cherchais une excuse pour ne pas sortir de mon lit. Alors j'ai regardé l'épisode "On My Way".

A cette occasion, je me suis rappelée que si je m'étais accrochée bec et ongles à la série pendant 3 saisons, c'était pour des épisodes comme celui-là.

Parce qu'entre les acteurs 2 fois trop vieux pour jouer des lycéens, les reprises de chanson souvent hasardeuses et les scénarios trop fréquemment improbables, la série est capable de s'attaquer finement, sérieusement et de façon réaliste à des sujets trop souvent mal traités voire complètement ignorés.



"The First Time", où l'on parle de la sexualité des adolescents et d'amour comme deux choses intimement liées et d'une façon remarquablement réaliste et où un couple homosexuel est traité avec la même importance qu'un couple hétérosexuel. En prime time à la télévision américaine.

 
(Vidéo potentiellement dérangeante, où il est question de suicide)

"On My Way", où l'on parle de harcèlement, un thème récurrent, d'homophobie, d'acceptation et du suicide d'un adolescent qui craque face à la pression de ses pairs. Toujours en prime time sur une chaîne tout public.

Malheureusement, ce genre de scènes reste bien trop rare au profit du grand n'importe quoi ambiant.

Tu fais chier, Glee. Tu pourrais avoir tout pour toi.

(Les vidéos utilisées ne m'appartiennent pas, Glee et ces images sont la propriété de Fox, tout ça...)

22 février 2012

Savoir choisir ses obsessions : check.

Je ne dirai plus que je ne gagne jamais rien.

Lundi 13 février :


 Mercredi 22 février :  



J'ai fort bien choisi mon obsession du moment.
J'envisage de jouer au loto avec les chiffres 221, 1895 et 1058.

21 février 2012

Promenons-nous dans les bois

J'ai une soudaine envie d'aller marcher au parc Jean-Drapeau.

Le seul problème, c'est que le parc se trouve sur l'île Sainte-Hélène. A Montréal.

Accrocher le plan de Montréal au-dessus de mon lit n'était peut-être pas une si bonne idée que ça.

19 février 2012

L'avant-première de Sherlock saison 2, le récit

Attention, c'est long et un peu bordélique.

Avertissement : Comme d’habitude, il se peut qu’un spoiler se soit glissé dans tout ce fangirling, donc bon, lis à tes propres risques.
Mais sérieusement, qu’est-ce que tu attends pour aller regarder Sherlock tout de suite ? Si tu commences maintenant, tu n’en as que pour 9h et ta vie ne sera plus jamais la même.
Alors rejoins-nous. Rejoins-nous et toi aussi, attends 18 mois pour avoir 3 merveilles d’épisodes d’1h30 diffusés sur 3 semaines et se terminant par un cliffhanger inhumain. Rejoins-nous et savoure le génie sadique de Moffat, Gatiss, McGuigan et Thompson et la meilleure résolution de cliffhanger que j’aie jamais vue (quiconque a vu le 1er épisode de la saison 2 ne me contredira pas parce que, hein, franchement ?)
Profite dès maintenant de notre offre exceptionnelle et reçoit en prime un compte Tumblr pour suivre les gifs, les montages, les fanfictions et les théories (on doit attendre 1 an à 18 mois pour avoir la suite. On compense comme on peut.)

Depuis mes 15 ans, je pensais en avoir fini avec ce genre d’explosions émotionnelles. Je suis quelqu’un d’enthousiaste, voire de passionné avec les choses que j’aime, quiconque m’a fréquentée un minimum pourra en témoigner (sauf mes amis canadiens, apparemment). Et pourtant, de lundi à mercredi, ça a été un feu d'artifice d'émois fangirlesques entre Montrouge et Paris.

Il faut savoir que, depuis peu, Sherlock a rejoint A La Maison blanche et The Practice au panthéon des séries qui feront pâlir pour toujours le reste de  la télévision.

Lundi, j’ai découvert que j’avais gagné une invitation pour l’avant-première de la saison 2 de Sherlock, à France Télévisions, en présence de Steven Moffat, celle-là même à laquelle avait été invitée Antoinette. (Steven Moffat, je le redis pour bien mesurer l’ampleur du truc, est le co-créateur de la série et le scénariste de 2 des 6 épisodes.)(C’est également un troll de première sur Twitter, mais ça c’est un autre débat.)

Je n’épiloguerais pas sur la probabilité que nous ayons été toutes les deux invitées par deux biais différents à cette avant-première, l’improbabilité de toute cette situation ayant déjà été un thème majeur du séjour qu’on a retourné sous tous les angles.

Mardi, Antoinette a débarqué et c'était parti pour 2 jours de haute tension et de courtes nuits.

Pour commencer, et pour ce qui est de passer une chouette Saint-Valentin, je recommande les ingrédients suivants : une amie/co-fangirl/coloc virtuelle, Le Chien des Baskerville, l’appart dans le noir parce qu’on est des oufs-même-pas-peur, du chocolat, des fous rires nerveux (« Demain, on voit Moffat ! ») à des moments totalement inappropriés et quelques oreilles à martyriser. On peut aussi nommer ça la « préparation psychologique ».

 ("Look, John, they're taking the hobbits to Isengard.")
Il est toujours bon de savoir qu’en situation de tension et de craquage émotionnels, et même en étant globalement sûre de sa propre intelligence, il est des moments où les nerfs l'emportent sur la capacité de raisonnement (« On va pas avoir le droit de prendre des photos, y aura plein de journalistes ! », ainsi raisonne la fangirl en état de stress intense.)

Le soir venu, à l’occasion d’un moment de grande lucidité, on a dû accepter l'évidence que dormir était pour le moment hors de question, même s'il était tard et que je devais être au travail à 8h. La seule réaction appropriée a alors semblé être de m'asseoir dans le noir et passer quelques temps les yeux dans le vague et la bouche ouverte (la « Merlin face ») en murmurant des monosyllabes  « Non, mais... Mais non, mais quoi... Putain... Mais.... » (Bon, et un ou deux bisyllabiques, on peut être une fangirl et avoir fait des études, tout de même.)

Et, bien sûr, c’est au moment où le sommeil semblait sur le point de triompher, que la révélation m’est tombée dessus, impitoyable et faisant fuir tout espoir de m’endormir dans un avenir proche: « Mais je peux pas dormir, quand je vais me réveiller, ce sera le jour où on va voir Moffat ! »

Après une longue, très longue journée de travail passée à lutter pour garder les yeux ouverts devant une télénovela et à essayer de percuter que le soir même, je me trouverai dans la même pièce que Moffat-le-maître, a pu commencer la phase d’attente insupportable des dernières heures à attendre.

Ne sachant trop comment appréhender tout ce temps qu’il nous restait à attendre, tremblantes de froid malgré la température relativement douce et une boule dans le ventre, on a finalement décidé de se changer les idées en regardant New Girl et en ayant des réactions exagérément violentes au moindre développement.

A la fin de l’épisode, la phase de préparation a pu débuter (« Plutôt la robe à fleurs ou la jupe en velours, à ton avis ? ») avant le lancement de l’expédition « En route pour France Télévisions ».

(Oui, c'était moi. J'ai tué Mycroft avec mon parapluie. Ca lui apprendra.)
Une fois dans le hall de France Télévisions (bonsoir, Laurent Romejko), en attendant de pouvoir entrer au paradis promis (car on avait bien sûr 40 mn d'avance et on était loin d’être les premières), on en a profité pour écrire la saison 3 de Sherlock, tout du moins un cliffhanger final, fort crédible et tout à fait probable. On n’a plus qu’à le soumettre à Gatiss, Moffat & co, il est sûr de remporter tous les suffrages.

Après avoir poireauté encore un peu plus à regarder en boucle les bandes annonces des séries de France 4, on a pu entrer et trouver des places stratégiquement situées. C’est alors, au moment où on allait s’assoir que je me suis retournée. Derrière nous, de l’autre côté d’une allée qui fait maximum 1,5 m de large et pile derrière nos sièges, un détail nous a envoyé toute la réalité de la situation dans la tronche.


Et, pour répondre à ta question, Romé, non on ne lui a pas fait peur. On a même été sages et aussi civilisées que possible. A moins bien sûr, que, de sa place privilégiée juste derrière nous, il n’ait été témoin de certaines de nos réactions au début de l’épisode et des échanges de regard à chaque fois que « Oh my god, Reichenbaaaaach… »

Une présentatrice est venue faire un petit speech d’introduction et c’est là qu’on a dû se retenir de pouffer quand la présentatrice a comparé France 4 à BBC 3, parce que LOL, quoi. « On passe aussi beaucoup de séries. » Et tu as produit quoi que ce soit du niveau de Sherlock, sinon ?

C’est alors que les lumières s’éteignent et que commence l’épisode Un scandale à Buckingham. C’est en réalisant que l’épisode est diffusé en VOST et non en VF qu’il a fallu contrôler une 1re réaction violente de bonheur. La perspective d’1h30 bercée par la voix de Benedict Cumberbatch a alors pu se blottir confortablement dans nos cœurs de fangirl.

L’épisode s’est révélé meilleur que jamais (merci, le grand écran), malgré les réguliers détails rappelant Reichenbach-le-terrible et notre amour pour Martin Freeman n’a cessé de croître avec chaque minute et chaque expression faciale.

Moffat-le-maître est ensuite descendu sur scène pour une séance de questions-réponses. La plupart des questions s’est révélée plutôt intéressante, sauf 2 qui portaient sur la communauté de fans (scoop du jour : les scénaristes de Sherlock ne lisent pas et ne s’inspirent pas de fanfictions. AH BON ?) Et on ne remerciera pas le présentateur, très fier de lui, pour sa question sur Elementary (une adaptation américaine de Sherlock Holmes qui se passe à Chicago au 21e siècle, très original) qui n’a récolté que les « No comment » qu’elle méritait de Steven Moffat et de Sue Vertue (productrice).


Et sinon, apparemment, « French people speak like trains. »

Tout ce qu’il reste à dire, c’est que le lendemain au travail fut difficile. Très difficile.

Merci à mes oreillers qui ont payé de leur personne pendant 2 jours, tant pendant Le Chien des Baskerville que pendant New Girl ou encore dans la phase prostrées à se répéter « Je réalise pas mais j'ai peur. »
Merci Steven Moffat pour vos réponses si British et aussi pour être un génie.
Merci Antoinette pour 48h de fangirlisme éhonté, de prostration, de fous-rires incontrôlables et de discussions d’un haut niveau intellectuel.


Pour moins de fangirling et plus de contenu sur la saison 2, c'est ici.

J'ai un vrai problème de concision quand il s'agit de Sherlock.

17 février 2012

Priorités

Je crois que ce que j'aime le plus dans le fait d'avoir un travail et un salaire, c'est que maintenant, j'ai les moyens d'acheter de la glace Ben & Jerry's.

Et si on considère que je viens de voir Sherlock Holmes mourir, et par conséquent de voir John Watson regarder Sherlock mourir, pour la 7e fois en moins d'un mois, on peut dire que ça tombe à pic.

14 février 2012

Du bonheur des réveils parisiens

Je ne sais pas si c'est que j'aurais vraiment dû ne pas regarder ce 3e épisode de Merlin hier soir et aller me coucher plus tôt, mais ce matin, en allant au travail, j'ai croisé les Télétubbies.

13 février 2012

Brêve

Donc récemment, Antoinette la journaliste s'est vue offrir une invitation pour l'avant première de Sherlock a Paris en présence de Steven Moffat.

Et donc, aujourd'hui j'ai gagné une invitation pour cette même avant-première. Avec Steven Moffat. Le co-créateur et co-scénariste de Sherlock.

Je ne sais pas trop comment, toutes les 2 dans la même pièce, on va réussir à ne pas lui foutre la trouille de sa vie et préserver un semblant de dignité.

Pousser l'ironie trop loin

D'après mon bulletin de paie, ma fonction est la suivante :



De tous les mots à mal orthographier, celui-ci est quand même le plus mal choisi. Je ne le vis pas très bien.

12 février 2012

Brêve

Comme quoi, même dans un gymnase moche et mal isolé, pieds-nus sur de l'aggloméré de mauvaise qualité, en compagnie de 3 parfaits étrangers, on peut vivre un pur moment de bonheur.

C'est aussi simple que l'avant-deux de travers d'Esquisse.

11 février 2012

A vélo dans Paris

Je crois que les Parisiens utilisent un code de la route parallèle au reste de la France (sauf Strasbourg qui en a encore un autre juste pour les vélos et qui dit simplement "On s'en fout, fonce".)

Dans ce code de la route parisien,
  • les cyclistes se trouvent tout en bas de la chaîne alimentaire,
  • les piétons se trouvent un cheveu au-dessus,
  • sauf si tu es toi-même piéton, auquel cas tu es le roi,
  • la priorité sur les ronds-points va à celui qui appuie le premier et le plus fort sur l'accélérateur et qui fonce dans le tas, peu importe où il se situe sur la chaussée,
  • les feux ne sont que des signaux indicateurs qu'il n'est pas obligatoire de suivre.
Personne ne me convaincra du contraire.

8 février 2012

Où je monologue sur la traduction.

Je suis traductrice et sous-titreuse. C’est mon métier. J’ai fait 5 ans d’étude et 7 mois de stage pour ça. J’ai traduit des dizaines de textes sur la sclérose en plaques, les flux financiers, la portance en aéronautique et tant d’autres sujets passionnants pour ça.

Je ne sous-entends pas que c’est la seule façon de le devenir. Ce que je veux dire, c’est que c’est effectivement un métier, avec des normes, des tarifs, des standards de qualité, des exigences, des compétences, des difficultés, des techniques.
Pas un hobby, pas un truc qu’on fait à l’arrache, comme ça pour le fun, pas de l’amateurisme, ni de l’à-peu-près.

Déjà, la traduction, ce n’est pas la maîtrise d’une langue étrangère.

A la rigueur, il s’agit plutôt de maîtriser sa langue maternelle. Une langue étrangère, on peut toujours en trouver le sens. Le restituer correctement, précisément et fidèlement dans la langue cible, c’est autre chose.

La traduction, c’est une souplesse d’esprit, une capacité à manier les mots et à réfléchir. Pas forcément vite, mais efficacement. Donc, quand on me demande de traduire quelque chose en s’attendant à avoir une réponse immédiate, ce n’est généralement pas possible. Me regarder comme si j’étais demeurée n’accélérera pas les choses, je te détesterais juste un peu voire beaucoup et la colère n’a jamais fait traduire plus vite.

Traduire, ce n’est pas faire de l’à-peu-près. Sauf cas précis de termes très techniques, ce n’est pas laisser un mot en anglais parce qu’on ne trouve pas trop comment le traduire. Ce n’est pas transcoder littéralement un jeu de mots et expliquer pourquoi il est drôle en langue source entre parenthèses.

Être traducteur, c’est s’effacer derrière le message et son auteur. On attribue le crédit au traducteur mais il ne se voit pas.

En soi, je n’ai rien contre le fansubbing. Tant mieux si ça rend un service. Tant mieux si ça permet à tout le monde d’avoir accès à des séries génialissimes avant qu’elles soient diffusées en France (et oui, je suis la première impatiente de devoir attendre mes séries préférées sur les écrans français, mais c’est comme ça, traduire une série, la doubler surtout, ça prend énormément de temps. On n’imagine pas à quel point c’est long tant qu’on n’a pas essayé.)

Mais voilà, ça influence forcément les attentes des téléspectateurs quant au sous-titrage. Les fansubbers sont rapides, certes, mais tout le monde peut constater que la qualité est inversement proportionnelle à la rapidité avec laquelle les sous-titres sont en ligne.

Alors, excusez-moi si une petite part de moi meurt un peu chaque fois que je vois des sous-titres envahir l’écran avec des explications inutiles, des fautes d’orthographe, des erreurs de traduction absolument impardonnables, des inconsistances, quand j’entends se plaindre que « Quoi, les sous-titres ne sont pas encore sortis ?» 24 h après la diffusion américaine d’un épisode.

La vérité, c’est que toutes les boîtes qui commandent des sous-titres ont des normes. Des normes précises et contraignantes. Des normes techniques nécessaires à la bonne lecture des sous-titres. Ces normes, je vis et je travaille avec. J’ai fait 2 putains de mémoire avec.  J’ai fait des partiels avec. Tous les jours, je me casse la tête pour faire rentrer des longues tirades, des jeux de mots, des blagues, la vie des orques et des débats dans 2 lignes de 35 caractères avec une lisibilité de 12 caractères par seconde. C’est rien. C’est si peu. Ca n’a rien à voir avec le débit oral d’une personne normale.

Bien sûr, tout ça, on ne peut pas le savoir. Moi la première, je ne l’ai appris qu’au fur et à mesure de mes études. La traduction n’est pas un monde qu’on connaît bien si on n’est pas en contact direct avec des traducteurs personnellement ou professionnellement. Ça ne me dérange pas de réexpliquer la même chose régulièrement quand on me pose des questions ou qu’on s’étonne de ce que je dis. Ce qui me dérange, c’est qu’on suppose des choses et qu’on me juge parce que je ne pratique pas mon métier comme on s’y attendait.

Je pourrais écrire encore 3 fois la longueur de ce monstre pour évacuer tout ce que j'ai à dire sur la traduction et le sous-titrage, mais je m'arrêterai là.

Et si tu es arrivé jusque-là, je t'en félicite et t'en remercie. Tiens, pour te récompenser, une photo de Martin Freeman ou de chatons selon tes préférences.



Tu peux même cliquer pour agrandir. Sinon ça sert à rien.

7 février 2012

Déformation professionnelle

Ca fait plusieurs mois que je garde ça à l'intérieur mais je l'ai relu il n'y a pas longtemps et il faut que je le sorte de mon système avant d'exploser.

Chers francophones,

-Une colocation, c'est 2 personnes ou plus qui partagent un logement et les frais qui vont avec. C'est John et Sherlock, c'est Sheldon et Leonard, c'est Joey et Chandler, c'est moi dans la coloc aux 3 p'tits chats à Montréal.

-Une collocation, c'est 2 mots ou plus qu'on emploie spontanément ensemble, souvent par habitude, de sorte que si on entend ou voit l'un écrit, l'autre nous vient tout de suite à l'esprit. C'est une meute de loups, c'est un dilemme cornélien, c'est un faisceau de preuves.

ET UNE COLOCATRICE, CA N'EXISTE PAS.


Comme moi, Olivia a trop lu d'annonces bourrées de faute sur appartager.com

2 février 2012

Le retour du courrier

Ecrire une carte postale à Martin Freeman.



Recevoir une réponse de Martin Freakin' Freeman.



Sur ce, adieu, chers amis, ce fut un plaisir de vous connaître, je crains que mon cœur de fangirl ne résiste pas à tant de perfection faite homme.

ALL THE AWARDS, SIR, ALL OF THEM.

1 février 2012

Déchéance

Donc voilà, aujourd'hui, j'ai écrit dans mes sous-titres : "Le cul, c'est bien." et "Vive le mal et vive le cul."

Je vais aller pleurer sur mon métier pendant quelques jours.