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19 février 2012

L'avant-première de Sherlock saison 2, le récit

Attention, c'est long et un peu bordélique.

Avertissement : Comme d’habitude, il se peut qu’un spoiler se soit glissé dans tout ce fangirling, donc bon, lis à tes propres risques.
Mais sérieusement, qu’est-ce que tu attends pour aller regarder Sherlock tout de suite ? Si tu commences maintenant, tu n’en as que pour 9h et ta vie ne sera plus jamais la même.
Alors rejoins-nous. Rejoins-nous et toi aussi, attends 18 mois pour avoir 3 merveilles d’épisodes d’1h30 diffusés sur 3 semaines et se terminant par un cliffhanger inhumain. Rejoins-nous et savoure le génie sadique de Moffat, Gatiss, McGuigan et Thompson et la meilleure résolution de cliffhanger que j’aie jamais vue (quiconque a vu le 1er épisode de la saison 2 ne me contredira pas parce que, hein, franchement ?)
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Depuis mes 15 ans, je pensais en avoir fini avec ce genre d’explosions émotionnelles. Je suis quelqu’un d’enthousiaste, voire de passionné avec les choses que j’aime, quiconque m’a fréquentée un minimum pourra en témoigner (sauf mes amis canadiens, apparemment). Et pourtant, de lundi à mercredi, ça a été un feu d'artifice d'émois fangirlesques entre Montrouge et Paris.

Il faut savoir que, depuis peu, Sherlock a rejoint A La Maison blanche et The Practice au panthéon des séries qui feront pâlir pour toujours le reste de  la télévision.

Lundi, j’ai découvert que j’avais gagné une invitation pour l’avant-première de la saison 2 de Sherlock, à France Télévisions, en présence de Steven Moffat, celle-là même à laquelle avait été invitée Antoinette. (Steven Moffat, je le redis pour bien mesurer l’ampleur du truc, est le co-créateur de la série et le scénariste de 2 des 6 épisodes.)(C’est également un troll de première sur Twitter, mais ça c’est un autre débat.)

Je n’épiloguerais pas sur la probabilité que nous ayons été toutes les deux invitées par deux biais différents à cette avant-première, l’improbabilité de toute cette situation ayant déjà été un thème majeur du séjour qu’on a retourné sous tous les angles.

Mardi, Antoinette a débarqué et c'était parti pour 2 jours de haute tension et de courtes nuits.

Pour commencer, et pour ce qui est de passer une chouette Saint-Valentin, je recommande les ingrédients suivants : une amie/co-fangirl/coloc virtuelle, Le Chien des Baskerville, l’appart dans le noir parce qu’on est des oufs-même-pas-peur, du chocolat, des fous rires nerveux (« Demain, on voit Moffat ! ») à des moments totalement inappropriés et quelques oreilles à martyriser. On peut aussi nommer ça la « préparation psychologique ».

 ("Look, John, they're taking the hobbits to Isengard.")
Il est toujours bon de savoir qu’en situation de tension et de craquage émotionnels, et même en étant globalement sûre de sa propre intelligence, il est des moments où les nerfs l'emportent sur la capacité de raisonnement (« On va pas avoir le droit de prendre des photos, y aura plein de journalistes ! », ainsi raisonne la fangirl en état de stress intense.)

Le soir venu, à l’occasion d’un moment de grande lucidité, on a dû accepter l'évidence que dormir était pour le moment hors de question, même s'il était tard et que je devais être au travail à 8h. La seule réaction appropriée a alors semblé être de m'asseoir dans le noir et passer quelques temps les yeux dans le vague et la bouche ouverte (la « Merlin face ») en murmurant des monosyllabes  « Non, mais... Mais non, mais quoi... Putain... Mais.... » (Bon, et un ou deux bisyllabiques, on peut être une fangirl et avoir fait des études, tout de même.)

Et, bien sûr, c’est au moment où le sommeil semblait sur le point de triompher, que la révélation m’est tombée dessus, impitoyable et faisant fuir tout espoir de m’endormir dans un avenir proche: « Mais je peux pas dormir, quand je vais me réveiller, ce sera le jour où on va voir Moffat ! »

Après une longue, très longue journée de travail passée à lutter pour garder les yeux ouverts devant une télénovela et à essayer de percuter que le soir même, je me trouverai dans la même pièce que Moffat-le-maître, a pu commencer la phase d’attente insupportable des dernières heures à attendre.

Ne sachant trop comment appréhender tout ce temps qu’il nous restait à attendre, tremblantes de froid malgré la température relativement douce et une boule dans le ventre, on a finalement décidé de se changer les idées en regardant New Girl et en ayant des réactions exagérément violentes au moindre développement.

A la fin de l’épisode, la phase de préparation a pu débuter (« Plutôt la robe à fleurs ou la jupe en velours, à ton avis ? ») avant le lancement de l’expédition « En route pour France Télévisions ».

(Oui, c'était moi. J'ai tué Mycroft avec mon parapluie. Ca lui apprendra.)
Une fois dans le hall de France Télévisions (bonsoir, Laurent Romejko), en attendant de pouvoir entrer au paradis promis (car on avait bien sûr 40 mn d'avance et on était loin d’être les premières), on en a profité pour écrire la saison 3 de Sherlock, tout du moins un cliffhanger final, fort crédible et tout à fait probable. On n’a plus qu’à le soumettre à Gatiss, Moffat & co, il est sûr de remporter tous les suffrages.

Après avoir poireauté encore un peu plus à regarder en boucle les bandes annonces des séries de France 4, on a pu entrer et trouver des places stratégiquement situées. C’est alors, au moment où on allait s’assoir que je me suis retournée. Derrière nous, de l’autre côté d’une allée qui fait maximum 1,5 m de large et pile derrière nos sièges, un détail nous a envoyé toute la réalité de la situation dans la tronche.


Et, pour répondre à ta question, Romé, non on ne lui a pas fait peur. On a même été sages et aussi civilisées que possible. A moins bien sûr, que, de sa place privilégiée juste derrière nous, il n’ait été témoin de certaines de nos réactions au début de l’épisode et des échanges de regard à chaque fois que « Oh my god, Reichenbaaaaach… »

Une présentatrice est venue faire un petit speech d’introduction et c’est là qu’on a dû se retenir de pouffer quand la présentatrice a comparé France 4 à BBC 3, parce que LOL, quoi. « On passe aussi beaucoup de séries. » Et tu as produit quoi que ce soit du niveau de Sherlock, sinon ?

C’est alors que les lumières s’éteignent et que commence l’épisode Un scandale à Buckingham. C’est en réalisant que l’épisode est diffusé en VOST et non en VF qu’il a fallu contrôler une 1re réaction violente de bonheur. La perspective d’1h30 bercée par la voix de Benedict Cumberbatch a alors pu se blottir confortablement dans nos cœurs de fangirl.

L’épisode s’est révélé meilleur que jamais (merci, le grand écran), malgré les réguliers détails rappelant Reichenbach-le-terrible et notre amour pour Martin Freeman n’a cessé de croître avec chaque minute et chaque expression faciale.

Moffat-le-maître est ensuite descendu sur scène pour une séance de questions-réponses. La plupart des questions s’est révélée plutôt intéressante, sauf 2 qui portaient sur la communauté de fans (scoop du jour : les scénaristes de Sherlock ne lisent pas et ne s’inspirent pas de fanfictions. AH BON ?) Et on ne remerciera pas le présentateur, très fier de lui, pour sa question sur Elementary (une adaptation américaine de Sherlock Holmes qui se passe à Chicago au 21e siècle, très original) qui n’a récolté que les « No comment » qu’elle méritait de Steven Moffat et de Sue Vertue (productrice).


Et sinon, apparemment, « French people speak like trains. »

Tout ce qu’il reste à dire, c’est que le lendemain au travail fut difficile. Très difficile.

Merci à mes oreillers qui ont payé de leur personne pendant 2 jours, tant pendant Le Chien des Baskerville que pendant New Girl ou encore dans la phase prostrées à se répéter « Je réalise pas mais j'ai peur. »
Merci Steven Moffat pour vos réponses si British et aussi pour être un génie.
Merci Antoinette pour 48h de fangirlisme éhonté, de prostration, de fous-rires incontrôlables et de discussions d’un haut niveau intellectuel.


Pour moins de fangirling et plus de contenu sur la saison 2, c'est ici.

J'ai un vrai problème de concision quand il s'agit de Sherlock.

1 commentaire:

Romé a dit…

Rhaaaaa à une semaine près j'aurai pu venir... fait chier...