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30 avril 2013

Le retour (un haiku)

Paris, dans la nuit
La tour montre le chemin
Va vite, il est tard

(C'est même plus de la récurrence, là. On dirait presque que je le fais exprès.)

21 avril 2013

Observer, appliquer

Or donc, récemment, je me suis mise à regarder Supernatural.

Outre le fait que maintenant, j'ai peur d'à peu près tout (les lacs, les miroirs, les ascenseurs, les hôpitaux psychiatriques abandonnés, tout ça...), j'ai aussi vu mourir pas mal (euphémisme) de personnages de façon très diverses et très variées.

Autant dire que si mon abruti de voisin persiste à déconner avec sa musique de merde à toute heure du jour et de la nuit, je suis plutôt assurée de trouver une façon assez créative et douloureuse de lui faire regretter ses choix de vie.

D'ailleurs, ça fait quelques saisons que je me demande ce que ça ferait, de couvrir de sel puis de brûler autre chose que les os d'un esprit en colère.
Et j'ai du sel de Cancale plein ma cuisine et des allumettes dans une boîte quelque part.

19 avril 2013

L'homme est un loup pour l'homme, ou Le Repas des fauves

Tout à l'heure, quand j'ai dit à ma mère que j'allais au théâtre ce soir, après avoir entendu que la pièce s'appelait "Le Repas des fauves", elle m'a fait remarquer :
"Oh, ça doit être dur, non ? Avec un titre pareil, ça se passe pas pendant la guerre ou quelque chose comme ça ?"

Ne sachant de la pièce que la date et l'horaire puisque j'avais pris ma place à l'ouverture de la billetterie l'été dernier et le choix de pièces étant limité à Montrouge, j'ai simplement répondu qu'elle passait au centre culturel de Montrouge donc qu'elle devait être tout public.

Une fois de plus, on voit bien que le cerveau de la famille, ça n'a jamais été moi et que ma mère (comme beaucoup de monde) a bien plus de jugeote et de logique que moi.

La pièce se passe pendant l'occupation. Au cours d'un dîner d'anniversaire réunissant sept amis, deux officiers allemands sont abattus sous les fenêtres de l'appartement où ont lieu les festivités. Un des officiers de la Gestapo qui a aussitôt investi l'immeuble donne deux heures aux occupants (ce jeu de mot est bien involontaire) des lieux pour désigner parmi eux deux otages en rétribution du meurtre. S'ensuit alors une descente aux enfers où ceux qui se disent amis s'abaissent à tout, vraiment tout, pour tenter de sauver leur peau. Les caractères se dévoilent, les petites lâchetés deviennent des grandes, on, pense qu'il est impossible de tomber plus bas et on se trompe toujours. Le pire, c'est probablement qu'on rit. Pas seulement, bien sûr. On tremble beaucoup aussi et la plupart du temps, on attend et on guette celui qui flanchera, celui qui cèdera et peut-être, se sacrifiera. Mais assez régulièrement, oui, on rit. Et pas seulement au début, quand les personnages sont toujours insouciants, bien trop pour une période de guerre d'ailleurs, qu'ils sont là pour célébrer et qu'ils s'amusent. Non. On rit de l'absurdité de la situation, des tentatives de plus en plus cyniques, malsaines de condamner les autres pour ne pas mourir, des bassesses que peut atteindre l'homme acculé, des révélations qui fleurissent, on rit parce qu'on ne peut pas faire autrement, pour mettre de la distance entre eux et nous, parce qu'on ne veut pas être comme eux.

On rit parce que ce n'est jamais très agréable de se retrouver face à soi-même.

"Je préférerais être un nazi vivant qu'un Français mort."

12 avril 2013

Idée stupide n°517

J'ai l'étrange sensation de n'avoir que de vagues souvenirs de la partie de L'Ecume des jours que j'ai lue quand j'avais 39 de fièvre.
Je me demande bien pourquoi.

7 avril 2013

Voir Paris et (ne pas) mourir

Après un certain nombre de trajets à vélo dans Paris, suffisamment pour ne plus me perdre aussi souvent et avoir nettement moins peur de mourir à tous les carrefours, j'ai appris quelques trucs utiles pour se fondre dans la circulation parisienne et en sortir indemne physiquement et psychologiquement. Ou à peu près.
  1. Ce n'est valable que si on habite Montrouge, malheureusement, mais si tu sais aller et revenir de Montparnasse, tu as vachement moins de chances de te perdre. (Bien sûr que ça ne marche qu'à condition de ne pas partir dans la direction complètement opposée à Montparnasse à la base pour aller se mettre au fin fond du 5e arrondissement. Par exemple. Au hasard. Toute ressemblance avec des faits réels est purement fortuite. Plus fortuite, tu meurs.)
  2. Une selle de Vélib bien réglée, ça fait tout. Un jour, tu me remercieras.
  3. C'est mieux aussi quand le Vélib a deux pédales, idéalement. De rien.
  4.  Ne pas se contenter de jeter un œil à son plan avant de partir en se disant "Ah ouais, c'est facile, c'est une ligne droite en passant par le boulevard Saint-Michel" mais regarder plus en détail la direction à prendre et retenir quelques noms de rues clé, ça aide. (Parce qu'on a beau dire, s'il s'avère que le boulevard Saint-Michel est en sens interdit et que tu te retrouves sur une ligne droite différente, ça marche beaucoup moins bien.)(Ressemblance fortuite, tout ça, toujours, bien sûr.)
  5. Se perdre monumentalement et très bêtement une fois sur un trajet qui avait l'air d'une simplicité enfantine (une ligne droite en passant par Saint-Michel, toujours par exemple), ça apprend quelques bonnes leçons de base.
  6. Des fois, il y a des gens cool, même dans les rues de Paris qui te laissent passer et ne tentent pas de te tuer par tous les moyens. Je te jure. J'en ai croisé un, une fois. Ça a illuminé ma semaine.
  7. Aller dans le 1er arrondissement en vélo depuis Montrouge, c'est un peu le trajet de la classe où tu passes devant pléthore de repères touristiques et si tu es pas en pleine heure de pointe et que tu es tombée sur la journée ensoleillée du mois, tu peux même admirer le soleil illuminant Notre-Dame sur ta droite entre deux taxis.
  8. Notre-Dame est très belle, mais regarde devant toi quand même, il y a un bus, là.
  9. Doubler un bus, même à l'arrêt, est rarement une bonne idée. Ils redémarrent toujours quand tu es en plein milieu et tu l'as dans l'os de te faire coincer entre les voitures et ce salaud de bus. Et après tout, tu n'es qu'un homme car tu roules moins vite que le bus (J'assume totalement cette référence).
  10.  Dans Paris, quel que soit ton moyen de transport et j'irais jusqu'à dire quel que soit le contexte, tout est dans l'esbroufe. Il suffit d'avoir l'air sûr de soi, peu importe à quel point tu trembles intérieurement, à quel point tu es perdu ou à quel point le bus en face de toi a l'air menaçant. Tant que le code de la route est avec toi (engueulez-moi autant que vous voulez, passants, griller un feu rouge en vélo, c'est mal et c'est dangereux et c'est tout) et que les autres usagers n'ont pas décidé de jouer les connards en forçant le passage, vas-y et tu as 95 % de chances que ça passe. J'ai envoyé paître des bus comme ça. En vrai. Moi qui n'osais pas m'aventurer de l'autre côté du périph il y a six mois.
 
La Complainte de l'heure de pointe.
Maintenant, toi aussi, tu peux te la jouer Joe Dassin dans les rues de Paris.

3 avril 2013

Go vegan, stay human

Ça fait déjà quelques jours mais je n'ai toujours pas compris comment je me suis retrouvée accro à une série que j'ai chopée à la saison 4, qui est bien plus gore et flippante que ce que j'ai toléré jusqu'ici et où le suspense repose sur ce qui s'est réellement passé pendant que Dean était en enfer, ce que foutent les anges précisément à part donner des ordres à la con, ce que Sam prépare vraiment avec sa copine démon, le nombre d'épisodes qui sera nécessaire pour que tous les sceaux soient brisés déclenchant ainsi l'apocalypse et où a bien pu passer Lilith.

(Comme d'habitude, je n'invente rien.)(Juste, maintenant, je regarde Supernatural.)

(Le fait que ces deux-là aient une vie encore plus pourrie que Derek Hale et par conséquent que j'aie un peu envie de leur faire un câlin toutes les dix minutes a pu jouer.)(Et là, je viens de repérer la statue d'ange derrière, et j'ai un réflexe de fan de Doctor Who : je flippe.)(Si on considère que je viens de voir des anges s'entretuer, un démon se faire torturer et beaucoup, beaucoup trop de sang, je sens que la nuit à venir va être fun.)