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22 juin 2012

La caverne

Aujourd'hui, j'ai testé pour vous : être la fille toute seule dans le bureau au fond du couloir tout là-bas.
 
Pour plus de clarté dans mon propos, merci de vous référer au schéma ci-dessous. (Oui, parce que j'ai fait un schéma et je l'ai mis ci-dessous. J'ai revu tous les Big Bang Theory et j'ai presque fini Doctor Who, donc j'ai plutôt pas mal de temps libre.)


Et là, on clique ou sinon on risque de louper ce chef d’œuvre de la cartographie et ce serait bien dommage.

En préambule, je tiens à préciser que je n'ai pas encore totalement craqué et qu'il y a une raison pour laquelle  le couloir des Ténèbres a été ainsi baptisé. Déjà, c'est un couloir. Un long couloir. Un long couloir éclairé par une minuterie. Donc. Imagine. Jusqu'à il y a peu, je bossais une semaine sur deux jusqu'à 23h30. Autant dire qu'à l'approche de la fin de la journée, il n'y avait plus grand-monde à passer. Par ailleurs, le sas est vide et la lumière de Photocopieuseland est généralement éteinte. Dans ces circonstances, je te prie de croire que quand tu te tiens dans l'embrasure de la porte entre le sas et Photocopieuseland, à regarder ce long couloir pas éclairé, tu peux souffrir de flashbacks assez réalistes de l'époque où tu avais peur du noir.

Dans le monder merveilleux du bureau au fond du couloir tout là-bas (on peut se mettre d'accord pour l'appeler le BAFDCTLB ? Mes doigts t'en remercient), on vit des interactions sociales d'un genre particulier avec ses collègues qu'on croyait connaître mais qui se révèlent soudainement être des ninjas.

Le collègue-ninja (j'ai eu une coloc-ninja à Montréal. Devrais-je m'inquiéter de ce qui ressemble à un scénario récurrent ?) a des mœurs bien particulières et aisément identifiables. Le collègue-ninja est généralement plein de bonne volonté et passe dire bonjour à tous les gens du service. De ce fait, il passe plutôt rapidement sur les salutations. Il fait tout de même l'effort de s'aventurer jusqu'à mon bout de couloir, mais arrivé à l'entrée du sas, son courage l'abandonne, il passe à peine la porte, lance un "Bonjour" et repart avant que j'aie pu l'identifier.

J'aime autant te dire que quand ça fait 2 heures que tu bosses au radar en envisageant l'intraveineuse de thé les lendemains de marathon The Big Bang Theory d'insomnie et que le troisième collègue-ninja vient de repartir en courant, tu peux éventuellement devenir légèrement irritable.

Il y a aussi les gens qui ont renoncé. Je vois leur mouvement du coin de l’œil, ils passent la tête dans l'embrasure de la porte, et comme j'en ai marre de tourner la tête toutes les 5 minutes, je reste concentrée sur mon écran jusqu'à ce qu'on me parle (des fois aussi, je ne vois vraiment rien, ce qui est l'occasion de bonnes petites frayeurs quand tout à coup surgit une voix de l'entrée du sas)(surtout quand je sous-titre des films avec des vampires) et ils s'en vont sans rien dire.

Autre phénomène intéressant : le collègue qui a confondu le sas avec une cabine téléphonique et qui croit que je n'entends pas sa conversation parce que j'ai des écouteurs sur les oreilles. Eh bien, si.

Des fois aussi, y a des gens qui laissent des tricycles mutants dans le sas.

Et encore d'autres fois, un collègue arrive avec une dame que je ne connais pas, me salue et ajoute "Là, c'est Arielle" et puis repart avec l'inconnue. Bonjour, inconnue qui le demeurera à jamais.


(Sinon, ça se sent qu'en ce moment, je n'ai absolument aucun autre sujet de conversation que Doctor Who (ce qui n'est d'ailleurs pas du tout un handicap relationnel) et que je n'ai pas non plus d'idées d'article ?)

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