Pages

11 juillet 2012

La loi des séries

Lors d'une discussion avec une de mes collègues sur la supériorité des séries britanniques par rapport aux séries américaines (j'aime autant vous dire que les séries françaises étaient hors jeu dès le départ), un des arguments sur lequel nous sommes tombées d'accord était le penchant décidément moindre des Britanniques pour le happy-end et la mort méritée des méchants après un émouvant repentir yeux pleins de larmes dans les yeux pleins de larmes du héros.

En clair, ce qu'on préférait chez les séries britanniques, c'est que pléthore d'innocents y crèvent de façon totalement injuste, que les méchants n'y sont jamais vraiment morts et que le repentir, tu peux toujours l'attendre entre deux attaques visant à détruire tout l'univers (pour ne pas citer une certaine race de robots extraterrestres psychopathes).

Et tant qu'à partir sur le côté légèrement psychopathe des créateurs et scénaristes de séries britanniques, n'oublions tout de même pas que ce sont eux qui ont inventé le concept de série le plus SADIQUE au monde.

Ainsi donc, imaginons que le héros soit le dernier survivant d'une espèce dont la planète a été anéantie (avec, forcément, toute sa famille). Il voyage dans le temps et l'espace et sauve le plus de gens et de planètes possible. Il rencontre des gens, s'attache plus ou moins eux, certains meurent ou le laissent tomber, d'autres voyagent un temps avec lui mais finissent toujours par partir, il se sent responsable de tous les maux de l'univers qu'il ne parvient à guérir et de toute mort qui survienne en sa présence et va régulièrement déprimer face au sort de l'univers, notamment des humains qui sont de gros boulets et qu'il affectionne particulièrement.

Résultat, je te le donne en mille : tu t'attaches au bel acteur écossais qui joue le héros, qui parle à 200 à l'heure, saute dans tous les coins, a le plus joli sourire du monde (de l'univers) et BAM. Fin de la saison, tiens, ton acteur adoré s'en va et on va le remplacer par un petit Anglais absolument adorable qu'on t'arrachera de sous le nez d'ici 3 ou 4 saisons. Pareil pour ses amis qu'on changera de temps en temps et qu'on fera partir, si possible d'une façon à briser le cœur du héros, des téléspectateurs et de tout le monde au passage. Break ALL THE HEARTS.

Et ça fait 32 saisons que ça dure. Masochisme puissance un million, bonjour.

Les Britanniques, ce sont eux qui ont créé le personnage de Rory Williams, l'homme le plus adorable du monde (pardon, de l'univers) et qui le font mourir tous les trois épisodes. Qui fait ça ? QUI ?

Bonjour, je m'appelle Rory. Je suis adorable.

Et comme si ça ne suffisait pas, les petites merveilles qui nous viennent de chez eux comportent treize ou dix épisodes par an en te laissant sur les cliffhangers parmi les plus cruels de l'histoire de la télévision. Treize épisodes par an, que dis-je, trois épisodes tous les deux ans !

Cela dit, les Britanniques sont aussi les seuls à pouvoir sauver le monde et l'univers avec du thé (véridique).

Maintenant, promis, j'arrête de parler de Doctor Who, nommément ou de façon totalement subtile et détournée (et la subtilité, ça me connaît.)
Enfin, jusqu'à ce que je revoie la fin de la saison 4.

... pourrait être la devise des séries britanniques

Aucun commentaire: